La hausse de prix d’un avocat ne touche que la population de classe moyenne
Face à la flambée des prix, de nombreux habitants ont dû renoncer à cette denrée autrefois très consommée dans la capitale burundaise. “Avant, on pouvait se permettre d’acheter régulièrement de l’avocat pour agrémenter nos repas, mais aujourd’hui c’est devenu un luxe”, déplore Béatrice, une mère de famille.
Les prix ont en effet subi une augmentation drastique ces derniers mois. Là où l’avocat se négociait autrefois entre 500 et 800 francs burundais (FBU) l’unité, mais maintenant le prix d’un seul avocat se trouve entre 1500 et 2000 FBU. “C’est vraiment trop cher pour nous. On ne peut plus se le permettre”, soupire Béatrice.
Les commerçants expliquent cette envolée des tarifs par la hausse de leurs propres coûts d’approvisionnement. “Avant, on pouvait s’approvisionner directement auprès des producteurs dans les provinces, mais maintenant le manque de carburant rend les déplacements très difficiles et coûteux”, déplore Alain, un revendeur d’avocats sur le marché de Bujumbura.
Certains commerçants s’approvisionnent même dans les pays voisins comme la Tanzanie ou la RDC, ce qui augmente encore davantage leurs frais. “On n’a pas le choix, si on veut pouvoir proposer des avocats à nos clients”, souligne Alain.
Du côté des restaurateurs, on tente tant bien que mal de s’adapter à cette situation. “Avant, on utilisait beaucoup l’avocat dans nos plats car c’était un ingrédient abordable et qui plaît à nos clients. Mais avec les prix actuels, ce n’est plus possible”, explique Claudine, gérante d’un restaurant populaire de Bujumbura.
Les restaurateurs ont donc dû revoir leurs menus et leurs recettes pour faire face à cette pénurie. Certains d’entre eux ont même envisagé de supprimer purement et simplement les plats à base d’avocat, au grand dam de leur clientèle.
Face à cette situation, la population de Bujumbura espère que les autorités prendront bientôt des mesures pour favoriser l’approvisionnement et la distribution de ce fruit devenu quasi-inaccessible pour de nombreux ménages.
Rédacteur : Justin Niyubahwe @Hifazi.com news